La crise climatique et les enjeux énergétiques actuels imposent des défis colossaux, notamment pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la rénovation énergétique des logements joue un rôle central, le secteur résidentiel représentant une part élevée de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 du pays. En France, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs incitatifs pour encourager les ménages à améliorer l’efficacité énergétique de leurs habitations. En 2024, ces aides sont renforcées et remodelées pour répondre à de nouvelles ambitions écologiques, sociales et économiques.
Découvrez quelles sont ces aides et quels sont les changements à prendre en compte pour la rénovation énergétique des logements en 2024.
En 2024, les nouvelles aides à la rénovation énergétique visent plusieurs objectifs prioritaires. Le premier est de répondre aux exigences de la loi Climat et Résilience, qui prévoit la fin des passoires thermiques d’ici 2030. Le gouvernement souhaite accélérer la modernisation du parc immobilier, réduire les factures d’énergie pour les ménages, et améliorer le confort thermique dans les logements. Par ailleurs, ces aides participent à la lutte contre la précarité énergétique, une problématique qui touche un nombre croissant de foyers en France.
Pour remplir ces objectifs, le gouvernement prévoit un effort de 1,6 milliard d’euros supplémentaire pour la rénovation énergétique des logements, porté par la loi de finances de 2024. Cet effort vise à intensifier les rénovations énergétiques des logements, en mettant l’accent sur les rénovations de grande envergure, dont le nombre doit augmenter pour atteindre les objectifs fixés à 2030.
2024 pourrait donc être l’année idéale pour vous lancer dans la rénovation énergétique de votre logement. Au-delà de la perspective d’économies significatives sur votre facture d’énergie, c’est un projet qui vise à améliorer le confort de votre logement dans une optique de transition écologique, un geste essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique.
MaPrimeRénov’ est un dispositif central dans le plan de rénovation énergétique français. Lancée en 2020, cette aide est destinée à financer les travaux de rénovation énergétique. En 2024, le dispositif évolue pour offrir des montants d’aide plus élevés, encourageant davantage les travaux de rénovation énergétique complets du logement.
Le dispositif gagne en simplicité et propose aujourd’hui deux parcours clairs, MaPrimeRénov’ pour une rénovation par geste de travaux, et MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné pour une rénovation d’ampleur du logement.
MaPrimeRénov’ prévoit un forfait adapté à la rénovation du logement par geste, des travaux qui consistent à améliorer un aspect spécifique de l’efficacité énergétique d’un logement. Par exemple, les propriétaires peuvent choisir d’isoler d’abord les combles, puis de s’occuper du changement de chauffage lors d’une autre phase de travaux. Cette approche permet d’étaler les coûts et de profiter d’aides cumulatives pour chaque étape. Cette aide est accessible à tous les propriétaires disposant de revenus intermédiaires, modestes et très modestes.
En 2024, les montants alloués aux travaux d’isolation ont été ajustés pour refléter au mieux les coûts réels de ces travaux, notamment dans un contexte d’inflation. Les ménages peuvent ainsi espérer recevoir une aide plus importante pour isoler leurs murs ou leurs toitures, deux éléments cruciaux pour améliorer l’efficacité énergétique d’une habitation.
Le Parcours Accompagné est une nouvelle initiative qui vise à guider les ménages dans leurs projets de rénovation énergétique globale. Il vient remplacer le forfait Rénovation globale, le dispositif MaPrimeRénov’ Sérénité et les différentes aides destinées aux passoires thermiques. Concrètement, ce parcours propose un accompagnement personnalisé par un conseiller en rénovation énergétique et une aide éligible à tous les ménages, sans conditions de revenus.
Pour en bénéficier, les travaux de rénovation énergétique réalisés doivent permettre de gagner au minimum deux classes énergétiques. Il est également demandé d’être accompagné par un Accompagnateur Rénov’, d’assurer un renouvellement d’air suffisant dans le logement, de changer un système de chauffage ou d’eau au fioul et de ne pas installer un système au gaz, et de réaliser au moins deux types de travaux d’isolation.
Le montant accordé par le dispositif est calculé à partir du niveau de revenus du ménage et de l’importance du saut de classe énergétique. Il est valorisé lorsqu’il concerne la rénovation d’une passoire thermique.
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En 2024, MaPrimeRénov’ est également ouverte aux copropriétés. Ce volet, appelé MaPrimeRénov’ Copropriétés, vise à financer les rénovations énergétiques des parties communes des logements, comme l’isolation des façades ou la rénovation des systèmes de chauffage collectifs. Les copropriétés peuvent ainsi bénéficier d’aides spécifiques, dont le montant peut prendre en charge jusqu’à 45 % du coût total des travaux, avec une limite fixée à 25 000 € par logement.
Cependant, dans de nombreux cas, obtenir l’accord des copropriétaires pour la réalisation de travaux de grande ampleur reste un défi. En réponse, différentes mesures incitatives comme l’abaissement du seuil de majorité lors des assemblées générales ont été mises en place pour faciliter les prises de décision collectives concernant les travaux de rénovation énergétique.
Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE), mis en place en 2006, ainsi que les Coups de pouce associés connaissent également des modifications en 2024. Ce système repose sur l’obligation des fournisseurs d’énergie (électricité, gaz…) de financer des projets de rénovation énergétique, sous peine de pénalités.
En 2024, le gouvernement a augmenté les objectifs d’économies d’énergie pour les fournisseurs, ce qui se traduit par une augmentation des aides disponibles pour les ménages souhaitant réaliser des travaux. Les objectifs d’économies souhaités par le ministère de la Transition écologique se traduiraient par une augmentation de 2,8 milliards d’euros d’ici 2025 du budget accordé aux travaux de rénovation énergétique. Les CEE peuvent se cumuler avec MaPrimeRénov’, permettant ainsi de financer une partie non négligeable de vos travaux.
L’éco-prêt à taux zéro, autre levier important pour la rénovation énergétique, montre lui aussi une évolution en 2024. Il s’agit d’un prêt aidé par l’Etat, qui permet de financer des travaux de rénovation avec un taux d’intérêt de 0 %. La loi de finances pour 2024 favorise une revalorisation des plafonds de financement. Le cumul du dispositif MaPrimeRénov’ et de l’éco-PTZ dispose maintenant d’un plafond de financement augmenté à 50 000 €, contre 30 000 € jusqu’à présent.
Les conditions d’octroi ont également été assouplies, notamment pour les ménages souhaitant réaliser des rénovations globales. Ce changement vise à encourager des travaux plus ambitieux et à augmenter le nombre de rénovations totales par rapport aux rénovations partielles, souvent moins efficaces sur le long terme.
En 2024, une nouvelle aide baptisée MaPrimeAdapt’ fait son apparition. Elle vise à adapter les logements aux besoins des personnes âgées ou à mobilité réduite, tout en améliorant l’efficacité énergétique de ces derniers. Les travaux éligibles incluent l’installation d’équipements adaptés (douches accessibles, rampes, etc.) mais aussi l’isolation et le remplacement des systèmes de chauffage.
Ce dispositif reflète l’importance croissante de la transition énergétique dans le cadre de la vieillesse. En parallèle des objectifs environnementaux, MaPrimeAdapt’ permet de lutter contre la précarité énergétique des seniors tout en favorisant le maintien à domicile.
Ma Prime Logement Décent est une nouvelle aide introduite en 2024 pour aider les propriétaires bailleurs à mettre leur logement en conformité avec les normes énergétiques minimales. À partir de 2025, les logements classés G sur l’étiquette énergétique ne pourront plus être loués. Cette aide encourage donc les propriétaires à réaliser les travaux nécessaires pour remettre en état les logements indignes ou dégradés, notamment à travers l’amélioration de leur efficacité énergétique.
Voici les principaux changements que vous devrez retenir concernant les aides et les obligations pour la rénovation énergétique cette année :
À partir de 2024, le DPE n’est plus obligatoire pour bénéficier du dispositif MaPrimeRénov’. Toutefois, l’audit énergétique devient nécessaire au parcours de rénovation globale MaPrimeRénov’.
L’audit énergétique incitatif et l’audit énergétique obligatoire fusionnent, poformantur un audit énergétique qui devient obligatoire avant toute vente d’un logement classé F ou G au DPE. Cet audit permet de déterminer les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique d’un logement et peut être utilisé pour justifier les aides sollicitées. Il s’accompagne d’une validité de cinq ans, et peut-être en partie financé par le dispositif MaPrimeRénov’.
En 2024, les aides pour les systèmes de chauffage à bois sont réduites. Cette décision s’explique par le désir du ministre de la Transition écologique de préserver les forêts françaises, bien qu’il s’agisse d’une mesure regrettée par le secteur. Cela se traduit par une diminution de 30 % des forfaits MaPrimeRénov’ pour l’installation d’équipements de chauffage au bois. Pour les ménages modestes, l’aide pour l’installation d’un poêle à bois ou à granulé passe donc de 2 000 € à 1 500 €.
En France, 77 % des consommations d’énergie du logement sont liées aux systèmes de chauffage et à l’eau chaude. Pour faire face à ce constat, les forfaits pour l’installation de pompes à chaleur (air-eau ou géothermiques) sont revus à la hausse en 2024. Les ménages aux revenus modestes et intermédiaires pourront bénéficier d’une augmentation de 1 000 € à 2 000 € pour l’installation d’un tel dispositif.
Le but est d’intensifier l’installation d’équipements décarbonés pour réduire l’usage et l’impact des chaudières à énergie fossile. Pour aller dans ce sens, les français ne pourront plus bénéficier du CEE pour l’installation d’une chaudière à gaz en 2024.
Au même titre que les passoires thermiques, la lutte contre les bouilloires thermiques s’intensifie en 2024, avec l’élargissement des aides à la rénovation énergétique destinées à l’amélioration du confort thermique des logements en été. MaPrimeRénov’ prend en charge de nombreux travaux visant à rafraîchir l’air intérieur, tels que l’installation de pompes à chaleur, de brasseurs d’air et de solutions passives, comme la protection solaire des parois vitrées.
En plus de ces nouveautés, de nombreuses aides restent disponibles pour la rénovation énergétique de vos logements en 2024. Voici certains des dispositifs dont vous pourriez bénéficier cette année :
Les nouveautés appliquées aux aides à la rénovation énergétique en 2024 représentent une opportunité de réaliser des économies d’énergie importantes, tout en améliorant votre confort et en luttant activement contre le changement climatique. Grâce à ces dispositifs renforcés, à l’image de MaPrimeRénov’, aux incitations pour les rénovations globales et aux autres aides dédiées aux rénovations énergétiques, le gouvernement met à la disposition du plus grand nombre un arsenal d’aides encourageant à la réalisation de travaux de rénovation énergétique.
Ces mesures s’inscrivent dans un cadre plus large de transition énergétique, où chaque geste, aussi petit soit-il, contribue à un avenir plus durable. Pour les ménages français, 2024 pourrait bien être l’année décisive pour investir dans des rénovations énergétiques. Rénovert se tient à votre service pour vous accompagner dans votre projet de rénovation énergétique, de l’audit aux travaux.
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